La Venise Verte
Oui, par ici nous avons notre "Venise", plus exactement notre "Venise Verte" ........
La Venise Verte est une partie du Marais Poitevin, la partie des marais mouillés exactement. Le Marais Poitevin s'étend sur 100 000 ha et représente la deuxième plus grande zone humide de France après la Camargue et depuis 2010 les marais mouillés dits "la Venise Verte" ont obtenu le label Grand site de France.
La Venise Verte s'étend sur 3 départements : la Vendée, les Deux Sèvres et la Charente Maritime. Malgré son étendue la Venise Verte reste la plupart du temps associée à la bourgade de Coulon (2 000h environ) qui est considérée comme sa capitale.
Et j'ai la chance d'habiter à quelques kilomètres de ce lieu enchanteur .... alors quoi de plus naturel quand on reçoit la visite d'une amie blogueuse qui ne connaît pas ce petit coin de verdure, que de lui proposer d'aller y faire un tour ?
Oui cette fois, c'est moi qui recevait Virginie du blog O Fil De Mes Envies et je lui avais promis de lui faire découvrir ce petit lieu de verdure et de paix ; ça tombait bien il faisait beau et nous avons choisi le lundi (moins de monde) pour faire ce petit tour de barque ........
Alors, prêt(e)s ? je vous emmène ?
Embarquement au fil de l'eau ..........
Les canaux ont différents noms suivant la largeur qu'ils font : la conche (4 à 8m), la rigole (12 à 14m), le canal........
Et savez-vous que dans le marais l'eau peut s'enflammer ? Si si , le guide plonge sa pigouille (long bâton qui permet d'appuyer sur le fonds des canaux sans glisser sur l'argile) dans la tourbe pour percer une poche de méthane au fond de l'eau (formée par la décomposition des végétaux environnants) et à peine approche-t-on la flamme du briquet qu'on a l'impression que l'eau s'enflamme......j'ai réussi à saisir ce moment fugace......
Mais le marais n'est pas désert, il a des habitants ou plutôt des habitantes .............
Les frênes sont plantés au bord des parcelles et taillés en "têtards" ; ce qui donne des arbres trapus ne dépassant pas 1,50 ou 2 m et qui leur permet de développer un réseau de racines important qui maintient les berges.
Derrière les frênes on aperçoit assez régulièrement des rangées de peupliers dont le "blanc du Poitou" donnant un bois très recherché mais qui n'est plus exploité désormais au profit d'une autre espèce à maturité plus rapide. L'inconvénient du peuplier est que son système racinaire est tout en surface ce qui a fait pas mal de dégâts lors des grosses tempêtes, notamment celle de 1999.

Symbole également du marais la "mojhette" ou haricot blanc très prisé dans la région ; l'anguille dont l'espèce est menacée du fait de la pêche (interdite) des alevins appelés également civelles ou pibales ; sans oublier l'Angélique, plante qui aime les sols humides dont le pouvoir serait "magique" : elle aurait contribué à guérir la peste du Nord au Moyen Age.

Certaines espèces animales introduites causent pas mal de dégâts comme le ragondin (qui fragilise les berges par ses galeries), l'écrevisse américaine et l'écrevisse de Louisiane.
Vous êtes encore là ? la balade n'a pas été trop longue ?
En ce qui me concerne, même si je n'en suis pas à ma première sortie dans le marais (loin de là), j'ai toujours autant de plaisir à ces promenades en barque dans cet écran de verdure qui dégage une impression de bien être et de sérénité incomparable....
Je suis toujours heureuse de faire découvrir ce petit joyau et de partager ces instants de zénitude avec d'autres ; en l'occurrence cette fois avec Virginie.....
Bisous et à très bientôt ...